« Faut-il continuer à voyager dans ce contexte climatique ? »
La question est de plus en plus présente. Bannir l’avion ou restreindre son utilisation par un système de notation semble à la fois irréalisable et marquerait un profond déni démocratique. À l’inverse, ne rien faire au sujet des émissions de CO2 liées au transport aérien est inimaginable. Entre ces deux extrêmes, des solutions existent pour continuer à voyager vertueusement. Voici celles que Voyageurs du Monde explore pour vous, chaque jour un peu plus.

Le mot de Jean-François Rial

Nos efforts entamés depuis plus dix ans sont aujourd’hui rejoints par ceux des compagnies aériennes, des hébergements et des différents prestataires qui portent efficacement notre secteur vers la transition écologique. Notre action est double : d’une part, la mise en œuvre de tous les moyens susceptibles de réduire l’empreinte carbone de notre activité. De l’autre, notre participation à des projets de reforestation, dont les caractères additionnels et pérennes sont certifiés, qui permettent d’ores et déjà d’absorber la totalité des émissions de CO2 liées à nos voyages. En attendant la décarbonation du secteur aérien, la plantation reste la meilleure solution pour gagner du temps et limiter le réchauffement climatique. Je propose d’ailleurs d’envisager à l’échelle planétaire la plantation de 300 milliards d’arbres sur dix ans.

Nos engagements pour réduire les émissions de CO2 de nos voyageurs


1 Un outil de calcul exclusif

Nous avons développé un nouvel outil de calcul de choix de vols proposés sur un parcours afin de réduire l’empreinte carbone de nos voyageurs. En plus du classique triptyque prix/horaire/temps de vol pris en compte pour départager les différents routings vers une destination, les conseillers Voyageurs du Monde peuvent désormais comparer le volume d’émission induit par chaque trajet. Une donnée établie selon le plan de vol, le type d’appareil, la classe de cabine empruntés, la présence d’escale et le taux de remplissage cible. Sur un trajet aérien en apparence identique, l’écart d’émissions générées peut atteindre 50%. Grâce à cet outil, nous avons enfin la possibilité d’évaluer concrètement la différence d’émissions entre deux propositions aériennes. Sur ce point, le secteur aérien progresse vers un passage au kérosène de synthèse, notamment en Europe, suivant un projet de règlement imposant un minimum de 2 % de e-kérosène (à base d’hydrogène et de CO2).



2 Privilégier le train

Lorsqu’une solution évidente existe, votre conseiller vous proposera toujours le train. Au départ de chez soi vers toute l’Europe bien sûr, mais aussi une fois à destination. Le train offre une autre approche du monde, une transition heureuse au cours de laquelle il est possible de prendre son temps, de penser, de lire et se parler…



3 Nos hébergements passent au solaire

À la Satyagraha House, notre maison sud-africaine, la consommation électrique est assurée à 50 % par une installation solaire. Idem pour nos deux bateaux naviguant en Égypte – la Flâneuse du Nil et le Steam Ship Sudan. Le premier assure dorénavant 80 % de son énergie grâce à un système couplant solaire et batteries de véhicules électriques recyclées. Sur le Steam Ship Sudan, les panneaux du sundeck alimentent un propulseur à double hélice, plus économe. Résultat : ce navire centenaire a réduit de moitié ses émissions de CO2. Un projet de refonte globale du système énergétique du bateau est prévu à l’été 2024. Il divisera à nouveau par deux son empreinte carbone.



4 Road-trips électriques

Des safaris en e-4x4, l’Écosse en Tesla… Dès lors que votre voyage comporte une portion de routes (ou de pistes), nous sélectionnons au maximum des partenaires locaux équipés d’une flotte électrique.

100 % carbone absorbé


La neutralité carbone, qu’est-ce que c’est ?
Chaque voyage a un impact mesurable sur le réchauffement climatique. Nous évaluons précisément la quantité des émissions de CO2 liées à l’ensemble de vos voyages à nos côtés. Ce modèle de calcul précis, certifié par l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), permet de connaître le nombre d’arbres à planter nécessaires à l’absorption du volume global de CO2 qu’ils représentent. Depuis plus de dix ans, notre participation croissante à des projets de reforestation permet aujourd’hui d’absorber la totalité des émissions de CO2 liées à nos voyages. La neutralité atteinte, nous continuons bien sûr à décarboner en soutenant ces projets dont le caractère additionnel (un déploiement uniquement voué à la reforestation) et la pérennité (minimum quarante ans) sont garantis par un organisme indépendant. Notre objectif à court terme est de décarboner deux fois plus que les émissions que nous produisons, en multipliant les projets de reforestation.

2700 arbres plantés par jour


Notre investissement dans la reforestation, notamment via le Fonds Carbone Livelihoods, permet la plantation quotidienne de près de 2700 arbres, soit environ un million d’arbres par an (l’action combinée des marques du groupe Voyageurs du Monde atteint quant à elle 7400 arbres par jour, soit 2,7 millions d’arbres par an).

300 milliards d’arbres en 2030


L’objectif fixé par le Giec (Groupement d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), à savoir limiter d’ici 2030 le réchauffement climatique à 1,5°C, par rapport à l’ère préindustrielle, est inatteignable sans de réelles actions. Rester sous le seuil des 2°C impose une réduction de 50 % du niveau actuel de nos émissions carbone. Pour y arriver, nous encourageons la création d’une coalition mondiale orchestrant la plantation de 300 milliards d’arbres d’ici 2030 (38 milliards par an). Cette démarche permettrait d’absorber 30 % des émissions actuelles.

L’avion passe au vert


Acteur principal de notre activité, le transport aérien représente aujourd’hui 3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Un chiffre exponentiel. Si la technologie avance pour transformer l’ensemble des flottes aériennes, la solution la plus aboutie réside à ce jour dans le carburant de synthèse, un mélange d’hydrogène et de CO2, qui a l’avantage technique de pouvoir être utilisé dès à présent et sans modification sur le parc aérien actuel. Certaines compagnies proposent désormais à leurs passagers une participation volontaire pour financer la transformation. Voyageurs du Monde est également favorable à la mise en place d’une taxe permettant d’accélérer le développement de la technologie.

2,87 tonnes de CO2


C’est l’empreinte carbone d’un vol aller-retour Paris-New York. Soit une fois et demie le quota annuel que chaque personne devrait respecter afin de maintenir un niveau de réchauffement raisonnable. Pour absorber les émissions de CO2 de ce vol, il faut planter environ vingt arbres.

Le choix des projets de reforestation


Les programmes dans lesquels nous sommes impliqués en Inde, en Indonésie, au Pérou ou encore au Sénégal sont certifiés par l’organisme international Verified Carbon Standard qui s’assure du respect des normes édictées par l’ONU en matière de réduction des gaz à effet de serre. Par ailleurs, les ONG qui mènent ces projets sont toujours porteuses d’un objectif de développement économique autonome pour les populations locales. Enfin, chacune de ces actions répond à quatre critères essentiels :

• l’additionnalité : le projet est entièrement réalisé grâce au financement, il ne résulte d’aucun autre objectif que la reforestation.

• la pérennité : le projet s’inscrit à long terme, dans le but de servir plusieurs générations – un minimum de quarante ans.

• l’impact social et économique local : le projet a un effet positif et durable auprès des populations locales.

• la mesurabilité : l’absorption et l’efficacité du projet mis en place est mesurable grâce à des méthodes scientifiques rigoureuses établies selon les meilleurs critères internationaux.

4 grands projets de reforestation

Voyageurs du Monde s’est engagé depuis plus de dix ans dans la reforestation en finançant, par le biais de notre fondation Insolite Bâtisseur – Philippe Romero, plusieurs programmes de plantation à travers le monde. Ces projets concernent notamment la mangrove, un écosystème dont l’intérêt est multiple : elle absorbe le carbone, désalinise, augmente la biodiversité et permet par ricochets de relancer la pêche locale. Ces projets ont donc un triple impact : écologique, social et sociétal.

EN INDE

Restaurer l’écosystème des Sundarbans

L’archipel des Sundarbans, situé dans l’État du Bengale Occidental, forme la plus grande forêt estuarienne de mangrove au monde. Subissant une montée du niveau de la mer plus rapide que partout ailleurs dans le monde, les Sundarbans ont déjà perdu près de 30 % de leurs terres au cours des quarante dernières années du fait du réchauffement climatique. Aux côtés du Fonds Livelihoods, Voyageurs du Monde soutient l’ONG News pour contribuer à aider les communautés locales des Sundarbans, grâce à qui 16 millions de palétuviers ont été plantés pour renforcer les digues qui protègent des inondations les villages et les terres arables. Les femmes de la région, formées pour gérer les pépinières et mettre en place des zones de cultures, sont au cœur du projet.

EN INDONÉSIE

Stopper la déforestation au nord de Sumatra

La province de Sumatra du Nord, en Indonésie, perd ses forêts de mangroves à un rythme constant depuis plusieurs décennies. Depuis 1987, la moitié d’entre elles ont été détruites pour être converties en rizières, en étangs pour la production de crevettes, et en plantations pour la récolte d’huile de palme. Une étude du journal scientifique Science Direct faite à la suite du tsunami d’Aceh de 2004, qui causa 220 000 morts, indique que 30 arbres côtiers par 100 mètres carrés peuvent réduire jusqu’à 90 % du flot d’un tsunami. Voyageurs du Monde s’est engagé auprès de l’ONG Yagasu qui accompagne le développement économique des villages, la recherche scientifique et la protection des mammifères.

AU SÉNÉGAL

Reconstituer la mangrove

Utilisés comme bois de chauffe, dans la construction ou pour faire du charbon de bois, les palétuviers du Sénégal ont fait l’objet de coupes massives. Les grandes sécheresses des trois dernières décennies ont aggravé le processus de déforestation. Depuis 2006, l’association Océanium œuvre pour la protection de l’environnement et la restauration de la mangrove. Grâce à l’aide des populations des zones touchées, une centaine de millions d’arbres ont été plantés.

AU PÉROU

Sauver la forêt et développer l’agroforesterie

Ce projet est né en 2008 dans la région de San Martín. Une coopérative agricole regroupant plus de 2000 petits producteurs de cacao et de canne à sucre décide de lutter contre la déforestation qui touche leur région depuis les années 1980. Soutenus par l’entreprise sociale Pur Projet, ils mettent sur pied un modèle d’agroforesterie qui permet de développer harmonieusement leurs cultures et la préservation de la forêt. Au total, plus de 2 millions d’arbres ont été plantés. Grâce à ce projet, les producteurs améliorent leurs sources de revenus et favorisent la biodiversité des sols.

Retrouvez le détail des projets sur www.purprojet.com et www.livelihoods.eu