Reflets de Corée - Art, architecture et adresses d’initiés

À l'arrivée, transfert privé pour Seochon, le "west village". Les maisons traditionnelles adossées les unes aux autres confèrent au quartier un parfum nostalgique. Cafés et galeries d’art fleurissent au fil des ruelles pavées où jouent l’ombre et la lumière, loin des néons éblouissants du centre-ville. Installation pour trois nuits dans une demeure hanok modernisée par des architectes inspirés. La maison semble façonnée à même le bois : il investit du plancher jusqu’au plafond via de belles poutres sombres. Une baignoire en pierre est coulée dans le sol : on s’y glisse comme dans la culture locale. L’adresse a ouvert un dialogue avec son environnement : petit déjeuner et produits de toilette en lien avec les commerçants locaux, signatures olfactives et sonores. Une immersion très à-propos dès l’arrivée.

Capitale de la Corée depuis quelques centaines d’années, la riche histoire de Séoul se lit au fil de ses ruelles. Les quartiers se déroulent le long du fleuve Han avec, toujours, les montagnes en toile de fond. Palais et résidences centenaires côtoient des édifices vertigineux à la modernité déconcertante. Afin de faciliter vos explorations, vous avez en poche votre carte T-Money, véritable sésame pour emprunter les transports en commun.
Au programme - Séoul archi & arty. L’art s’apprécie autant en intérieur qu’en extérieur, la capitale coréenne l’a bien compris. Les nombreux centres d’art, fondations et galeries qui parsèment la ville ont ainsi été dotés de vaisseaux dignes de ce nom. Le palais Changddeokgung s’impose comme une bonne entrée en matière avant d’aborder des architectures plus audacieuses : la Dongdaemun Design Plaza de Zaha Hadid déploie ses courbes argentées futuristes ; à l’université d’Ewha, Dominique Perrault, tel Moïse, a fendu la terre en deux ; quant au musée Arario et au Coex, ils préfigurent, chacun à leur façon, le monde de demain.
À voir, à faire - Arpenter les galeries du quartier d’Insa-dong ; faire la rencontre de la jeunesse coréenne à Hongdae ; admirer la ville depuis le sommet de la N Seoul Tower ; suivre les fumets des barbecues de rue jusqu’au Gwangjang Market ; s’initier à l’art coréen dans les différents musées de la ville ; se retenir de fredonner une rengaine bien connue à Gangnam.

Train KTX pour Jeonju, le long de la côte ouest. À l’arrivée dans la province du Jeolla du Nord, transfert privé pour une adresse insolite blottie au creux de la nature. Au sommet d’une colline se déploie un ensemble de maisons hanoks. Celles-ci ont été assemblées pour la première fois au XIVe siècle à plusieurs centaines de kilomètres de là. On doit leur déplacement et leur mise en valeur à un audacieux architecte coréen. Ce dernier a complété les volumes existants d'une troisième aile tout en béton et en lignes brutes. Intronisée comme musée, l’adresse a accepté d'ouvrir ses portes en dehors des heures d'ouverture au grand public : elle accueille désormais quelques hôtes privilégiés dont vous faites partie, le temps d'une nuit.

Transfert privé pour la gare où vous embarquez à bord du train KTX pour Gwangju. Installation pour deux nuits en centre-ville, au sein d’un hôtel moderne stratégiquement placé à proximité des sites d’intérêt. Récemment inauguré, il propose des espaces minimalistes à la blancheur immaculée et correspond à ce que l'imaginaire peut convoquer quand il est question d'hôtellerie en Corée. Certains particuliers sont organisés autour de lits disposés à même le sol, à la mode locale. On préfère opter pour des versions plus occidentales mais ô combien douillettes. Le rooftop qui coiffe l'hôtel permet de prendre la mesure de la ville avant d'y plonger.

Gwangju ou l’archétype du renouveau à la coréenne : se relever, ramasser les morceaux et en faire quelque chose de beau, pour ne pas oublier. Le 18 mai 1980, des manifestations éclatent dans la ville en réponse au coup d’État du général Chun Doo-Hwan. La répression ne se fait pas attendre et elle est d’une violence inouïe. Gwangju perd des âmes et gagne le titre de berceau de la démocratie coréenne. Quinze ans plus tard exactement, la première Biennale de Gwangju voit le jour. Bien décidée à honorer plutôt qu’à oublier, la cité se pare de divers lieux de création, jusqu’à devenir un centre culturel et artistique majeur. Le long de la "rue de l’art", les virtuoses en représentation se succèdent tandis que, en périphérie de la ville, le parc Mudeungsan dissimule le surprenant musée Uijae.
Au programme - Gwangju dans les pas d’un local. Votre guide du jour n’en est pas vraiment un. Pourtant, il connaît la ville comme sa poche. Et pour cause : après être tombé amoureux de la Corée, il y a posé ses valises, se fondant dans la masse des résidents. Fort de cette expérience sur le terrain, il se propose de vous faire découvrir la cité à travers ses lieux à la mode, ses quartiers confidentiels… Pour ne rien gâcher, sa sensibilité pour l’art et l’architecture lui permet de s'inscrire parfaitement dans le thème du voyage.

Transfert privé pour l’aéroport et vol pour Jeju. Prise en main de la voiture de location et route pour le sud de l’île. Depuis plusieurs années, cette dernière fait office de terrain de jeu pour les architectes. La preuve par 70 dans ce complexe qui propose à la location autant de maisons imaginées par les esprits les plus en vogue de notre temps. Carte blanche a ainsi été donnée à Dominique Perrault, Kengo Kuma et Jongho Yi (entre autres) pour faire émerger leur idée du repos et du confort. L’adresse étant retirée aux confins d’un parc, les intérieurs ont été dotés de tous les équipements nécessaires pour demeurer indépendant. Dans les jardins, on suit le chemin dessiné par les sculptures jusqu’à rejoindre la jolie piscine.

À la rencontre de trois pays et de trois mers, Jeju est née des coulées de lave du volcan Hallasan. Désormais profondément endormi, le géant veille sur cette échappée balnéaire à la géographie en patchwork : au sud, la falaise Jusangjeolli empile des colonnes de pierre façon orgue volcanique ; à l’est, le cône verdoyant de Seongsan Ilchulbong s’agrippe à l’îlot via une fine bande de terre. Dans les terres, de belles cascades surgissent de la gangue végétale et, sur la rive, de longues bandes de sable accueillent d’impétueux rouleaux. Jeju, la fille de la mer, offre toutefois davantage que son physique : d’un côté, sa culture séculaire imprime les sentiers, le dialecte, les esprits ; de l’autre, elle apparaît résolument tournée vers l’avenir – architecture et art (l’île compte une centaine de musées) en sont les témoins.

Vol pour Incheon, à cinquante kilomètres de la capitale. Transfert privé pour le quartier de Songdo-dong, étendue de terre artificielle empruntée à la mer Jaune. Installation pour la nuit dans un établissement qui jongle entre les époques : s'il se revendique "traditionnel" avec un ensemble hanok où le bois règne en maître (jusque dans la baignoire), on n'en observe pas moins des équipements et un confort tout à fait modernes. Pour ne rien gâcher, l'hôtel bénéficie d'un emplacement central : boutiques et métro se trouvent tout à côté, de même que le populaire Central Park (version coréenne). On s’y imprègne une dernière fois de l’air coréen.
Au programme - Incheon dans les pas d’un local. Vous avez pu en faire l’expérience à Gwangju : explorer une cité en compagnie d’un local a une tout autre saveur, surtout lorsque le temps est compté. Il s’agit alors d’aller à l’essentiel or "l’essentiel" n’a pas le même sens selon les affinités et envies de chacun. Faites part des vôtres à votre guide du jour et laissez-vous porter : des stands de street food du Sinpo Market aux ruelles de Chinatown en passant par les rosiers en fleurs du Grand Park. Et pourquoi ne pas finir le voyage comme il a commencé, sous les courbes futuristes d’un volume imaginé par l’architecte Zaha Hadid ? La G-Tower, avec ses angles saillants, n’a rien à envier à sa cousine séoulite.