Embarquement au port de Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique. Amarré le long du quai, le navire a des airs futuristes avec ses voiles de 3000 m² chargées de propulser passagers, équipage et marchandises à travers l'Atlantique. Soudain, une sirène retentit, le personnel s'affaire, les amarres sont larguées : pas de doute, vous êtes en train de prendre le large ! Direction le pont pour voir la ville s'éloigner, puis disparaître. Bientôt, il n'y a plus que de l'eau – miroitante, apaisante – à perte de vue. On serait presque tenté de grimper au sommet du mât pour faire le guet, une main en visière, comme dans les vieux films de pirates. Parce que l'équipage ne verrait pas cela d'un bon œil, on se contente d'admirer le paysage depuis le pont, ce qui est déjà terriblement enivrant.
Étant à bord pour sept nuits a minima, prenez le temps de déballer complètement vos bagages dans l'une des six cabines doubles réservées aux particuliers. Comme tout sur le bateau, ces chambres sont modernes, rutilantes, impeccables – l'embarcation, après tout, a fini d'être assemblée en 2025. D'une superficie de 27 m², la cabine constitue un bel espace gorgé de lumière avec tout ce qu'il faut de confort pour le voyageur moderne : wifi, télévision, réfrigérateur et salle de bains privée.
À voir, à faire à bord - Une main sur le bastingage, se perdre dans la contemplation de l'horizon bleu ; guetter l'apparition des dauphins ; jumelles aidant, devenir un spécialiste des oiseaux marins ; savourer un café et un bon roman au salon des passagers ; partager un moment de convivialité avec l'équipage à l'heure des repas ; apprendre les termes de la navigation ; tenir un journal de bord, comme tout grand navigateur ; dorer sur le sun deck ; monitorer l'arrivée dans les escales ; gagner le pont à la nuit tombée pour un tête-à-tête avec les astres.
Terre en vue ! Posée à la frontière entre l'océan Atlantique et le golfe du Saint-Laurent, Saint-Pierre est l'une des deux îles composant l'archipel français de Saint-Pierre-et-Miquelon. C'est aussi le nom de la ville-port de l'île. Construite dans une anse naturelle au XVIe siècle, la cité affiche déjà, depuis la mer, de jolies maisons colorées et l'on devine ses musées et bars conviviaux. Dans les terres, des paysages riches : lagune, landes et forêt. Après une semaine passée en mer, on s'émerveille de tant de diversité.
Installation pour deux nuits à quelques pas de la gare maritime et du centre, dans une rue un peu en retrait, emplie de quiétude. Au nombre de cinq, confortables et bien aménagées, les chambres et suites répondent à l'atmosphère feutrée et romantique de l'établissement. Elles portent les noms de célèbres auteurs et écrivains français. Le sentiment de francophilie se confirme au petit déjeuner quand sont déposées sur la table de bonnes viennoiseries et une baguette chaude. Le soir, rendez-vous au restaurant de l'hôtel qui manie bien la cuisine méditerranéenne. Cerise sur le gâteau : le gérant déploie des trésors d'inventivité pour contenter ses invités. Bref, un endroit où l'on se sent bien.
Au programme - La prohibition, âge d'or de Saint-Pierre-et-Miquelon. 16 janvier 1920 : le Volstead Act interdisant la consommation d'alcool sur le territoire américain entre en vigueur. Au large du Canada, Saint-Pierre-et-Miquelon, territoire d'Outre-mer français, saisit alors sa chance. Durant les treize années que va durer la prohibition, l'île devient la plaque tournante du plus grand trafic d'alcool au monde. Les caisses d'alcool sont acheminées vers Saint-Pierre, voire produites sur place, avant de rejoindre les côtes américaines où elle attendent en eaux internationales, derrière la "ligne du rhum", d'être récupérées par des speedboats. Sous couvert de la nuit, ceux-ci transportent les spiritueux jusque sur terre, où ils se frayent un chemin dans les speakeasy. Une guide francophone privée vous mène dans les traces des entrepreneurs visionnaires, cargaisons et fortunes secrètes qui ont marqué cette époque hors du commun.
Également prévu - L'île aux marins, en privé. Toujours en compagnie d'une guide francophone privée, vous rejoignez celle qui, jusqu'en 1931, était connue comme "l'île aux Chiens". Située à quelques centaines de mètres de Saint-Pierre, elle prend la forme d'une bande de terre plate de moins de 2 km². Jusqu'à la fin du XIXe siècle, elle constitue une annexe active du port de la ville et accueille plusieurs centaines d'habitants, avant de tomber en désuétude. Il faut attendre les années 1980 pour qu'elle recouvre un intérêt, touristique cette fois, avec la réhabilitation de plusieurs maisons traditionnelles, colorées et bardées de bois. Aujourd'hui, plus de la moitié des bâtiments protégés au titre des monuments historiques de l'archipel se trouvent sur cette île de poche. Incontournable !
Vol pour St John's, sur l'île de Terre-Neuve. À l’arrivée, prise en charge de la voiture de location et route pour le centre-ville. Saint-Jean – en français – est porteuse de symbolisme et d’histoire, étant tout à la fois la ville la plus orientale de toute l’Amérique du Nord et l’une des plus anciennes colonies européennes du continent. Elle assume également le rôle de capitale de Terre-Neuve. Une belle entrée en matière pour cette parenthèse aux confins du Canada.
Installation pour deux nuits dans une adresse du port. De grandes baies laissent entrer la lumière, rappelant que la star, ici, c'est la vue ! Les fenêtres s'ouvrent sur les Narrows, étroit chenal où l'océan Atlantique se faufile jusqu'à la ville. À la barre des vaisseaux imposants qui composent le voisinage figurent des capitaines chevronnés, la navigation en ces eaux étant réputée difficile. Ces préoccupations semblent loin, toutefois, depuis le confort douillet de votre chambre. Celle-ci est garnie des ingrédients d'un séjour réussi : une literie de qualité et des équipements complets. Même exhaustivité du côté des espaces communs, avec restaurant, café, bar et même un centre de remise en forme.
Votre rendez-vous du jour - St John's en privé. Votre guide du jour, francophone, est une Terra Nova pure souche. En sa compagnie, vous partez à la découverte de la ville phare de la péninsule d’Avalon dont les falaises escarpées s’élancent à l’assaut de l’océan. Le top départ est donné à Signal Hill. Depuis ce promontoire, il est aisé de jauger votre terrain de jeu. La balade peut commencer. Elle vous amène au fil des monuments emblématiques, vers le port, face à l'océan et jusqu'au cap Spear, point le plus méridional de la presqu’île. Poursuite de la visite vers Petty Harbour, The Gould's, Bowring Park… Il n'y a qu'à se laisser porter.
Route vers le nord, jusqu’à Trinity. Installation pour trois nuits au cœur du village, dans une adresse enveloppée d’un bleu hypnotisant. Les chambres et suites de l’établissement sont réparties dans une poignée d’adorables maisons bardées de couleur. La plupart ont été classées patrimoine architectural après avoir fait l’objet d’une restauration attentive par des artisans locaux. Parfaitement équipés et chaleureux, les intérieurs déclinent des vues mirifiques sur la baie. Le soir venu, les quelques mètres qui séparent les cottages du restaurant (également posé au bord de l’eau) se parcourent gaiement. L’infatigable propriétaire de l’hôtel a supervisé la transformation de cette ancienne baraque de pêche en une table réputée. Quant aux fauteuils Adirondack disséminés sur la terrasse, ils sont une douce invitation à s’attarder après le repas.
Le passage du temps ne semble pas avoir affecté Trinity, confortablement blottie au fond de sa baie. Autrefois spécialisée dans la construction de navires de pêche, la commune semble appartenir à un autre siècle avec ses demeures et boutiques des années 1800. Si les possibilités de se renseigner sur l’histoire de la ville sont nombreuses, la perspective de flâner au fil des galeries d’art et échoppes d’artisanat est tout aussi attrayante. Plus loin, de nombreux sentiers de randonnée serpentent autour de la baie, à l'image du Gun Hill Trail. L’occasion d’adopter d’autres points de vue sur l’étendue cobalt voisine.
À voir, à vivre - Le parc national de Terra-Nova, niché au fond de la baie de Bonavista, à une heure de route. Le site de 400 km² aligne prairies, forêts d’épicéas, étangs et rivières. Un monde en soi. À l’horizon, les fjords Clode et Newman échancrent le littoral qui, au début de l’été, se parsème d’icebergs entraînés ici par le courant du Labrador. Un domaine vaste et diversifié qui attire une faune très riche. Lynx, ours noir, original et martre de Terre-Neuve cohabitent en ces lieux. Au-dessus, des vols réguliers trahissent la présence d’une grande variété d’oiseaux. Mésange à tête brune, tarin des pins et roitelet à couronne dorée se disputent ainsi l’attention des ornithologues amateurs.
Route vers l'aéroport (2h). Vous empruntez le même itinéraire que pour rejoindre le parc de Terra-Nova la veille, dépassant celui-ci pour poursuivre votre remontée vers le nord via la Transcanadienne. À Gander, restitution de la voiture de location et vols internationaux retour. Nuit à bord, arrivée le lendemain.
