Chaque pays du monde a ses subtilités. Des informations souvent implicites et pourtant bien utiles pour voyager en toute sérénité, éviter les impairs et gagner un temps précieux lors de votre voyage au Groenland.
Terre fantasmée, mais terre familière aussi grâce aux récits des explorateurs nous abreuvant d’images d’immensité, de blancheur et de froid, le Groenland est pourtant bien plus que cela. Le territoire, dynamique, s’ouvre et s’ancre dans le présent avec l’inauguration de son aéroport international en novembre 2024, à Nuuk, la capitale.
Si cette nouvelle étape est une bonne chose pour les voyageurs et l’essor économique local, elle accompagne malheureusement un peu plus le réchauffement climatique, qui bouleverse la principale activité du pays – la pêche –, dont les gestes ancestraux sont abandonnés au profit d’une pêche plus industrielle, car plus rentable. Une dépossession qui engendre donc également une crise sociale.
Une réalité qu’il est bon de connaître mais qui ne doit pas entacher la joie de réaliser un tel périple. Les lignes qui suivent sont là pour vous fournir des conseils pratiques pour aborder sereinement votre voyage en “Terre Verte”.
Côté valise, tout d’abord : vous prévoirez un équipement adapté, de type randonnée. Stratégie de l’oignon pour les vêtements (on multiplie les épaisseurs) et chaussures imperméables. En hiver, vous opterez pour une panoplie de ski, toujours à couches multiples, et une paire d’après-ski.
Loin de la représentation cliché des Inuits vivant sous l’igloo, le pays affiche des infrastructures touristiques de plus en plus nombreuses, et à prédominance danoise – province autonome depuis 1979, le Groenland demeure dans le royaume du Danemark. Ainsi, les jeunes Danois débarquent en masse le temps d’une saison estivale.
En plus des saisonniers, le Danemark procure aussi au Groenland sa monnaie : la couronne danoise (DKK). Bien que les grandes villes (Nuuk, Ilulissat) disposent de banques auprès desquelles le change ou le retrait peuvent se faire, il est recommandé de partir avec un peu de DKK en poche pour les petits achats. Les cartes bancaires internationales sont par ailleurs acceptées dans les hôtels, restaurants et supermarchés.
Dans ces derniers, vous trouverez de tout : fruits et légumes (importés du Danemark), protection solaire, répulsif à moustiques, mais aussi fusils et réfrigérateurs !
Pour un repas au restaurant, vous penserez à faire préréserver votre table, même dans l’hôtel de séjour. Au menu, des plats travaillés à base de produits locaux – flétan, moules de la baie, burger de bœuf musqué (pour information, l’agriculture et l’élevage se développent surtout dans le sud du pays).
Pour vous déplacer justement, sachez qu’aucune route ne relie les différentes villes et villages. En été, c’est le bateau qui est le mode de transport numéro 1, remplacé en hiver par les motoneiges.
Bien sûr, ces moyens de transport sont soumis aux conditions météo, celles-ci pouvant changer d’heure en heure. En baie de Disko, s’ajoutent aussi les aléas liés à la glace et aux icebergs, qui peuvent bloquer toute navigation.
Le mot d’ordre lors d’un voyage au Groenland est donc la flexibilité. Les Groenlandais s’appliquent d’ailleurs à eux-mêmes cette philosophie, d’autant que la ponctualité n’est pas leur fort…
Mais l’intérêt de toutes ces considérations ne dépasse pas celui que l’on prête à la faune locale, où l’on peut croiser des phoques, des renards ou des lièvres arctiques, ainsi que de nombreux oiseaux marins. Les baleines, elles, migrent en baie de Disko en été (juillet-août).
Dans certaines régions, du côté de Kangerlussuaq, le bœuf musqué et le renne peuvent aussi être observés. Plus au sud, on retrouve moutons et chevaux. L’ours polaire est bien présent au Groenland, mais dans les régions les plus reculées – pour leur observation, il faudra privilégier un voyage au Spitzberg.
Aussi, parmi les animaux incontournables du pays, le chien du Groenland, semblable au husky, demeure un emblème culturel. Durant l’hiver, il est essentiel aux habitants des villages reculés. Animal de travail, non domestique, il est important de ne pas s’en approcher sans l’autorisation du maître. Leur vie en extérieur leur est fondamentale.
Quant à la flore, la toundra arctique est reine. L’été, à la fonte des neiges, les fleurs éclosent pour un spectacle visuel et olfactif grandiose. Le terrain se dévoile aussi, très accidenté. Les sentiers sont rarement balisés, surtout tracés par la force de passage, mais vous serez parfaitement aiguillé et guidé.
Bon voyage !