Capitale
Le Caire.
Climat
Pays saharien ? Définitivement, oui. Si Alexandrie et la côte nord bénéficient d’un climat méditerranéen, celui du Caire est déjà semi-désertique. Plus au sud, il est désertique. Disons qu’en général il est plus doux sur les côtes qu’à l’intérieur. Il est aussi plus humide sur les premières que dans le second. Le delta du Nil est la partie la plus moite du pays. Il arrive en hiver que les journées soient grises, et les nuits fraîches dans le désert. Sur le Nil, c’est l’équilibre ; le fleuve faisant office de régulateur thermique, la chaleur n’y est jamais tout à fait écrasante, même en été.
Le désert Libyque est le plus sec de la planète, les écarts de température jour / nuit y sont spectaculaires. Les gelées nocturnes sont fréquentes en hiver. En revanche, un taux d’humidité faible rend la chaleur diurne supportable. L’amplitude thermique est importante aussi dans la péninsule du Sinaï, au relief montagneux.
Au Caire, les températures moyennes sont de 19°C en janvier, 32°C en mai, 35°C en août et 30°C en octobre. À Alexandrie, elles sont respectivement de 18°C, 26°C, 31°C et 28°C. Louxor et Assouan ont approximativement les mêmes : 23°C, 39°C, 41°C et 36°C. À Hurghada, sur la mer Rouge, on a 22°C, 33°C, 37°C et 32°C.
Géographie
SUPERFICIE : 1 001 450 km².
POINT CULMINANT : mont Sainte-Catherine (djebel Katarina), dans le Sinaï, 2 629 mètres.
PAYS LIMITROPHES : Libye, Israël, Soudan.
L’Égypte est un don du Nil. Cette phrase d’Hérodote est devenue un tel cliché que tout le monde se l’approprie. Il est vrai qu’un vol Assouan/Le Caire transforme le lieu commun en évidence. Le ruban vert des cultures dessine une frontière intérieure. Néanmoins, cette vision est assez réductrice. Ne serait-ce que parce que le fleuve a été plus qu’apprivoisé et ses bienfaits notablement étendus. On serait mieux inspiré de dire que l’Égypte est une portion de grand désert traversée par le Nil. Ce qui rend un compte meilleur des centaines de milliers de km² arides. Un seul chiffre : 3,20% de la superficie sont cultivés.
Donc, un immense plateau désertique, bordé à l’est par la mer Rouge. Entre le Nil et la mer, l’érosion a sculpté gorges et ravins. À l’ouest, quelques dépressions – Qattara, Fayoum… – et des champs dunaires à perte de vue. On néglige souvent la dimension saharienne de l’Égypte et c’est bien dommage. À l’est, la péninsule du Sinaï fait partie intégrante du territoire. Ce massif, qui lie l’Asie mineure à l’Afrique, est presque aussi désertique que le reste.
Faune et flore
Elles sont nettement nilotiques. Palmiers et papyrus dominent la seconde. Le roseau est omniprésent dans les zones humides. Curieusement, plus de la moitié de la flore de ce pays désertique est aquatique.
La faune est essentiellement aviaire. Le Nil étant un axe migratoire important. On observe encore sur ses berges la plupart des oiseaux qui figurent sur les bas-reliefs de l’époque pharaonique : divers canards, les ibis, des cigognes, une grande variété de hérons, aigrettes, spatules. Hormis cela, ne cherchez pas de faune sauvage : elle n’a plus de place dans l’immense jardin qu’est devenue la vallée du Nil. Le crocodile même, le légendaire crocodile du Nil, a quasi disparu. Alors, on se console en regardant les buffles d’eau, qui peuvent évoquer encore les récits bibliques.
Dans les eaux-mêmes du grand fleuve vivent toujours de nombreux poissons. Si on connaît peu le gymnarque du Nil, qui se repère dans les flots limoneux grâce à des impulsions électriques, on a entendu parler de la considérable perche du Nil, du tilapia ou même du flet. Dans le delta, les mulets pullulent. Pour ne citer que quelques-uns de ces animaux à nageoires.
Situation environnementale
Parmi les défis environnementaux auxquels sont confrontés les autorités et tous les Égyptiens avec elles, la gestion de l’eau, la pollution industrielle et les déchets sont sans doute les principaux. Bien entendu, ces différents aspects interagissent. L’axe majeur de l’action gouvernementale dans ce domaine concerne l’eau. Le pays dépendant jusqu’ici presqu’exclusivement de celle du Nil. Mais l’installation de barrages sur le cours du fleuve, des ponctions de plus en plus importantes et une dégradation de la qualité hydrique en amoindrissent la disponibilité. Des mesures sont prises pour, au moins, améliorer le niveau des infrastructures afférentes et les moderniser. L’agriculture, grosse consommatrice, est ici en première ligne. La réutilisation des eaux usées est, dans cette perspective, un enjeu important. Les pollutions industrielles tendent à diminuer, insuffisamment encore, mais la prise de conscience est manifeste. Quant aux déchets, s’ils sont pris en charge de façon significative par le tourisme sur le Nil (par exemple), beaucoup reste à faire pour qu’ils ne finissent pas dedans ou sur ses berges. Afin de garantir aux Égyptiens un accès suffisant à l’eau potable, un grand programme de construction d’usines de dessalement a été lancé : 47 sont prévues d'ici 2035.
La congestion de la capitale est l’un des facteurs qui favorisent la pollution de l’air. Ici encore des mesures sont prises, qui ne sont pas toujours sensibles ni suffisantes, mais dénotent une intention. Le renouvellement des carburants notamment progresse. La gestion des déchets et ordures doit s’améliorer, même si, ici et là, on note des progrès. Les usines de retraitement ou les unités d’enfouissement modernes sont encore trop rares. Des partenariats internationaux commencent à permettre la mise en place des systèmes nécessaires. D’un point de vue comportemental, la partie n’est pas gagnée (d’autant que le niveau d’équipement ne favorise pas toujours l’acquisition de conduites nouvelles). Cependant, des évolutions notables se font jour qui, combinées aux efforts d’infrastructure, doivent porter des fruits.
L’Égypte compte une trentaine d’aires protégées de différents niveaux. La plus célèbre est Ras Mohammed, à la pointe méridionale du Sinaï. C’est un parc terrestre et marin, dont l’objectif est bien entendu la conservation de la flore et de la faune, mais aussi de limiter l’expansion vers le sud du complexe de Charm el-Cheikh. Les récifs coralliens en sont particulièrement riches – mi-coraux mous mi-coraux durs. Ils entretiennent une faune splendide et profuse qui ravit les plongeurs. On y croise la tortue verte et même la désormais rare tortue imbriquée. Tout différent est Ouadi El-Rayan, à l’ouest de l’oasis du Fayoum. La zone préservée est caractérisée par deux lacs qu’articulent les plus grandes chutes égyptiennes. Le contraste avec les dunes est saisissant. On y rencontre encore les gazelles de Rhim et dorcas. Le secteur de Ouadi Al-Hitan – patrimoine mondial de l’Unesco – est connu comme la vallée des Baleines : squelettes de cétacés primitifs et autres animaux marins y sont observables à la surface du sol. C’est un site-clé pour l’étude du retour marin de certains mammifères.
Économie et tourisme
IDH en 2022 : 0,73 / France, 0,91.
PIB par habitant en 2023 : 3 457,46 dollars US / France 44 690,93 dollars US.
Les services sont le moteur de l’économie égyptienne. Auxquels il faut adjoindre l’agriculture (riz, maïs, blé, coton, canne à sucre, cultures maraîchères) et le secteur minier (or, kaolin, potasse, cuivre, zinc, plomb). Le pays dispose d’un réel potentiel gazier et de pétrole dans le Sinaï et le désert Libyque. L’industrie repose sur le BTP, le textile et la sidérurgie, l’activité manufacturière. À cela s’ajoutent les revenus du canal de Suez (dont un projet de doublement a été lancé) et les transferts de la diaspora. Les efforts de structure engagés avec l’appui du FMI ont porté des fruits. Et, en dépit d’un contexte international épineux, des crises sanitaire et climatique, la croissance est au rendez-vous. L’économie est dominée par le secteur public (25% des emplois ; 27% de l’activité ; 74% des investissements). Le niveau de l’économie informelle reste élevé (entre 30% et 60% des emplois). Comme ceux du chômage (autour de 30% chez les jeunes) et de la pauvreté (près de 30% de la population vivrait encore sous le seuil de pauvreté).
Son PIB classait l’Égypte au 2e rang des pays africains en 2023 / 24 : 380 milliards de dollars US. Le tourisme entrant pour 8% dans ce PIB. C’est une rente à laquelle la situation politique, sécuritaire et sanitaire a imposé ces dernières décennies un jeu de yoyo : 3,8 milliards de dollars US en 2015 / 16 ; 12,6 en 2018 / 19 ; 4,8 en 2020 / 21 (ce qui a représenté environ 13 millions de touristes). On estime à plus de 2 millions le nombre d’emplois générés par le secteur. La dépendance est donc réelle ; même si l’économie égyptienne est diversifiée, le tourisme assume un rôle important de dynamisation. Les villes les plus fréquentées sont Le Caire et Hurghada : les pharaons – pyramides de Gizeh, grand musée égyptien, musée égyptien du Caire – et le balnéaire en mer Rouge. La guerre en Ukraine pèse lourdement sur le tourisme égyptien, l’un et l’autre pays étant gros pourvoyeurs de voyageurs.