Publié 18 sept. 2025
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L’Italie en train : rien de plus facile ! Le pays est, là aussi, généreux en lignes permettant de le traverser du nord au sud et inversement. Jusqu’à s’étourdir de pi(a)zzas et d’opéras, sans jamais se lasser. Avant de recommencer.
L’épopée glamour de l’Orient-Express a marqué les mémoires. Or, ce mythe ferroviaire n’est pas la seule manière de (bien) voyager in treno en Italie. Et l’âme voyageuse peut aisément voir en ces trains modernes qui sillonnent le pays autant de tapis volants et machines à remonter le temps filant vers l’aventure. Et quelle aventure… Lombardie, Latium, Sicile, Toscane, Émilie-Romagne. On embarque pour la grande traversée de la Botte ! Des fastes design de Milan aux criques turquoise de Syracuse, Antiquité, Renaissance, baroque et néoclassique rejouent le grand show de l’histoire européenne. On y assiste, enthousiaste, depuis son siège, sa couchette ou la terrasse ombragée d’une trattoria.
Pia Riverola
“L’Italie est comme un artichaut qu’il faut manger feuille à feuille”, disait Metternich. Aussi s’autorise-t-on à s’arrêter un peu partout, à se payer une tranche de terroir et de vie. Prima fermata : Milano Centrale. La capitale de la Lombardie est aussi celle de la couture et du design. Pour preuve, son quadrilatère de la mode qui aligne les rues pavées et les boutiques de luxe. On part à la rencontre de ce célèbre chic milanais sous la coupole néoclassique de la galleria Vittorio Emanuele II et les comptoirs patinés où le negroni se commande du bout des doigts et se sirote du bout des lèvres. Préambule à un dîner d’osso bucco, une soirée à La Scala ou aux pérégrinations le long des Navigli, canaux bohèmes où les terrasses animées cèdent la place, à l’aube, aux étals des brocanteurs. À la pinacothèque de Brera, on discute avec Le Caravage et Raphaël avant d’aller trouver sur les toits du Duomo cet inimitable calme cathédral. De Milan, on peut filer à peu près partout : Gênes, Turin, Padoue, Venise… Mais tous les chemins ne menaient-ils pas à Rome ? Un peu plus de trois heures plus tard, on pose le pied en gare de Termini.
Jerôme Galland
Rome est universelle, incontournable, dans le bon sens du terme. Parce que sur ses sept collines se raconte un bout de l’histoire du monde. Parce qu’une partie de la ville vit encore à l’Antiquité, du forum républicain au Colisée ; du mont Palatin, où les empereurs avaient leurs palais, au grand stade – “Panem et circenses”. Rome vit aussi au Moyen Âge. Elle est baroque à Santa Maria della Vittoria et sur la piazza Navona ; Renaissance et grandiose à la Villa Médicis (1564), sur la colline du Pincio ; cosmopolite et puissante au Vatican. Elle est créative et contemporaine à la Centrale Montemartini et au musée Maxxi. Elle est de marbre, d’or et d’eau, ses deux mille fontaines pouvant à elles seules faire l’objet de balades in nies. Encore enivré par le fumet des pasta cacio e pepe, on embarque pour le plus long trajet du voyage.
Le train de nuit qui nous emmène en Sicile accomplit un petit miracle : traverser le détroit de Messine sans réveiller les voyageurs, en chargeant les wagons à bord d’un ferry ! On ferme donc les yeux à Rome pour les rouvrir à Palerme. Solaire et spontanée, la capitale sicilienne se savoure l’esprit et le cœur ouverts. Sous sa patine, un charme imprégné de siècles d’influences – grecque, romaine, byzantine, arabe, normande et italienne. Églises baroques et façades arabo-normandes, catacombes, palais, cathédrale et chapelle palatine. Un syncrétisme visuel et culturel qui rythme les promenades le long des élégants Corsi, des places ombragées et des ruelles populaires menant à de fourmillants marchés aux airs de souks. On se bouscule, on s’interpelle. On s’attarde, savourant ce merveilleux désordre mais aussi panelle et frittula croustillantes, avant de prendre la route. Arrivederci Palermo, buon giorno road-trip ! À peine installé au volant que l’arrière-pays sicilien nous tend déjà les bras et, avec lui, abbayes, théâtres antiques et fières citadelles.
Jackie Cole
Agrigente, depuis sa colline, domine la Vallée des temples, crête où Zeus, Athéna, Héraclès, Héra, Héphaïstos et les autres ont toujours leurs piédestaux sacrés. Les amandiers disputent les lieux aux temples doriques, aux nécropoles et aux vestiges de l’ancienne cité grecque d’Akragas qui faisait la pluie et le beau temps à l’époque de la Magna Grecia. En route vers le sud-est, on s’offre un détour par Raguse et Modica qui, détruites par le tremblement de terre de 1693, affichent désormais le plus pur style barocco siciliano. Il en va de même pour Noto qui n’a été épargnée ni par le séisme ni par la tendance locale à bâtir en hauteur. La reconstruction de la ville lui a conféré une formidable unité architecturale et esthétique – le fameux baroque “tardif”. Le centre-ville, qui comptabilise une dizaine de palais et une vingtaine d’églises, s’étire autour du corso Vittorio Emanuele et de jolies piazze où l’on s’arrête volontiers se rafraîchir d’un granita où croquer dans un appétissant cannolo – le défi étant multiple : se régaler sans que ricotta et pistaches ne prennent la poudre d’escampette et réussir à n’en manger qu’un.
Regos Kornyei/Unsplash
Une quarantaine de kilomètres au nord, les nourritures sont moins terrestres – quoi que. Voici Syracuse dont le nom seul suffit à évoquer mythes et légendes. Au commencement, l’ancienne capitale sicilienne était une île, Ortygie, au-dessus de laquelle s’étire désormais le reste de la ville. Et quelle ville ! Vestiges du temple d’Apollon, cathédrale aux colonnes antiques, majestueux théâtre grec de la colline Temenite et castello Maniace, éminente illustration de l’architecture militaire du XIIIe siècle. Un musée à ciel ouvert dans lequel la vie suit pourtant son cours – sur la plage de Cala Rossa, le long du port et dans les jolies rues du centre. À la stazione di Siracusa, c’est avec une pointe de nostalgie que l’on retrouve sa couchette. Dans la nuit, on rejoint Rome où nous attend un autre train pour Florence.
Terriblement élégante, la Cité du lys se déploie, alanguie, le long de l’Arno. De ses toits rouges se détachent le dôme emblématique de Santa Maria del Fiore et la tour carrée du Palazzo Vecchio. On se trouve en Toscane et cela en dit long sur l’atmosphère et les saveurs. Un gelato artisanal au détour d’une visite d’église, un verre de chianti et des pâtes à la truffe blanche en sortant du palais Pitti des Médicis, schiacciata (cousine de la focaccia) et prosciutto dans le jardin de Boboli, minestrone pour se remettre de sa rencontre avec Botticelli, Da Vinci et Michel-Ange. La vie est décidément bien douce à l’ombre des campaniles, et alors qu’approche l’heure du départ, on sirote un dernier Campari (quand Paris est à l’eau).
Jerôme Galland
Par chance, on rejoint rapidement une autre épicurienne. Généreuse, voluptueuse, alléchante, Bologne ne fait pas dans la modération, et l’on ne parle pas ici uniquement de mortadella e tortellini. Le long des portici, historiques rues à arcades du centre médiéval, on se repaît de maisons de briques pleines de charme, de palais et de tours. Devant la San Petronio, basilique gothique de la piazza Maggiore, on ne peut qu’admettre le triomphe de l’éclectisme architectural bolognais. “Trois choses concourent à créer la beauté : d’abord l’intégrité ou perfection (…) ; ensuite, la proportion requise, autrement dit l’harmonie ; enfin, la clarté et la lumière…”
Conor O'Leary / Kintzing
Ciao Verona! Si la ville chère à Shakespeare surfe allègrement sur l’inépuisable vague Roméo et Juliette, Vérone n’a de toute évidence besoin de personne pour briller. Voir le jardin Giusti, les immenses arènes du Ier siècle qui s’emplissent chaque été de chants lyriques, le duomo, le Ponte Scaligero menant au Castelvecchio, la piazza delle Erbe…
Les mots d’Umberto Eco résonnent encore dans les couloirs de l’université la plus vieille d’Occident. Puis, il y a partout cette gourmandise folle propre à l’Émilie-Romagne qui se nourrit de la plaine du Pô et des Apennins. L’environnement fertile qui offrit au monde le ragù alla bolognese.
Déjà se profile le dernier trajet en train ; et la dernière gare. Ciao Verona! Si la ville chère à Shakespeare surfe allègrement sur l’inépuisable vague Roméo et Juliette, Vérone n’a de toute évidence besoin de personne pour briller. Certes, on peut y visiter la maison de l’amoureuse éperdue, mais on fera tout aussi bien d’aller flâner sur la rive est de l’Adige où pousse depuis le XVe siècle le merveilleux jardin Giusti, planté à flanc de coteau. Sans oublier les immenses arènes du Ier siècle qui s’emplissent chaque été de chants lyriques, le duomo, le Ponte Scaligero menant au Castelvecchio et la piazza delle Erbe, place carrée flanquée de la tour Lamberti, doyenne de la ville, et des maisons Mazzanti, dont les fresques ancestrales témoignent d’une époque lointaine où les voyageurs surnommaient Vérone Urbs picta, la “ville peinte”. Force est d’admettre que dans un aussi beau théâtre, “la séparation est un si doux chagrin”.
Martin Pauer
Photographie de couverture : Patrick Locqueneux / La Dolce Vita Orient Express
Pour mener en Italie la véritable Dolce Vita, mieux vaut savoir où aller et à quel moment y aller. Parce que Rome et le Colisée, parce que la volupté de Florence au bord de l’Arno, parce que les Pouilles et leurs terroirs merveilleux, parce que Venise l’éternelle, parce que Naples et son esprit rebelle, parce que la lumière de Palerme… Parce que la botte a le vent en poupe et l’aura certainement toujours, mieux vaut savoir par quel bout la prendre, où dormir et quoi faire. Grâce à notre connaissance poussée du pays et à notre large palette de services ici et là-bas, vous découvrez l’Italie aussi loin des foules et aussi près de vos rêves que possible.
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